Coming up slowly

janvier 27th, 2012

Montaigne au Visorion

janvier 24th, 2012

J’aime le livre, l’objet livre, et je suis un lec­teur dif­fi­cile. Enten­dez par là que je lis peu et que mon plai­sir de lec­teur est gra­ve­ment subor­donné au sujet du texte et à la qua­lité de l’écriture; j’imagine qu’il n’y a rien d’extraordinaire là-dedans. Mais cette atti­tude a pour consé­quence que ma culture lit­té­raire est quasi-nulle parce que je fonc­tionne en pen­sant par défaut que tout est mau­vais. J’ai une amie qui trouve ça triste, elle a sûre­ment rai­son. Du coup, toute chose qu’une cir­cons­tance quel­conque m’a poussé à lire et qui s’est avé­rée bonne me rend enthou­siaste. Je n’ai jamais lu les Essais de Mon­taigne et je ne sais pas si je les lirai un jour; la qua­lité des clas­siques fran­çais m’échappe par l’inertie d’un pré­jugé mal­heu­reu­se­ment trop bien ancré, j’ai peine à faire le pre­mier pas pour les lire.

Pour­tant, j’ai main­te­nant un exem­plaire tout à fait unique de ce livre et je veux au moins vous par­ler de l’objet. Pour repla­cer l’arrivée sur mes éta­gères de ce livre un peu par­ti­cu­lier dans son contexte, je dois racon­ter la petite his­toire de ma ren­contre (pour l’instant vir­tuelle) avec Pas­cal Marty, fon­da­teur des Édi­tions du Viso­rion, à la démarche sin­gu­lière. Pas­cal m’a contacté un jour parce qu’il avait lu une de mes inter­ven­tions sur le forum du Typo­graphe, au sujet du manque de didones appro­priées pour un usage en texte cou­rant. Il venait me deman­der si je connais­sais des carac­tères exis­tants qui répon­daient à ces cri­tères. À ce moment-là, le Bré­viaire était encore un carac­tère que je des­si­nais pour mon plai­sir et sans ambi­tion par­ti­cu­lière. Mais face à l’opportunité de lui trou­ver un usage concret, j’ai pro­posé à Pas­cal de le reprendre plus sérieu­se­ment pour le déve­lop­per et en faire une fonte uti­li­sable pour son pro­jet. Le pro­jet en ques­tion est une édi­tion en fac-similé (inté­gra­le­ment recom­po­sée) du Traité de Typo­gra­phie d’Henri Four­nier, des années 1820–30. C’est cet inci­dent qui m’a fait tirer le Bré­viaire en direc­tion des types Didots clas­siques, tout en conser­vant les pro­por­tions glo­bales défi­nies en pre­mier lieu (gros œil & délié peu contrasté pour une didone).

Le Traité est en cours d’élaboration dans les ate­liers du Viso­rion, mais pour me remer­cier de lui avoir fourni un carac­tère ade­quat pour ce pro­chain livre, Pas­cal a tenu à m’offrir un exem­plaire du pre­mier ouvrage com­posé, imprimé et relié par ses soins, Les Essais de Mon­taigne. Autant vous dire que la valeur de l’échange me paraît bien dés­équi­li­brée et c’est moi qui suit main­te­nant recon­nais­sant de dis­po­ser d’un tel opus dont la fac­ture dis­si­mule mal les très nom­breuses heures de tra­vail qui ont dû être néces­saires à sa réalisation.

www.visorion.fr

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La Hague

janvier 2nd, 2012

Habi­tuel­le­ment on pense à mar­quer la fin d’une année et le début de la sui­vante. Je ne trouve pas que ce soit une occa­sion à fêter, mais un moment à par­ta­ger, peut-être. Le séjour sur les côtes bre­tonnes et nor­mandes de cet été avait laissé l’envie de reve­nir dans le coin au moment de fran­chir le seuil annuel. Et c’est bien là que nous avons pu aller, à l’extrémité du Coten­tin, dans le petit recoin qu’est La Hague, célèbre sur­tout pour sa mer­veilleuse cen­trale de retrai­te­ment des com­bus­tibles nucléaires usa­gés. Outre cette ver­rue indus­trielle, c’est une région pré­ser­vée, rurale, avec un charme cer­tain et pro­ba­ble­ment radio­ac­tif. Mais pour quelques jours seule­ment, le plai­sir ne s’en est pas trouvé gâché.

Et quand au retour d’une marche humide, les uns et les autres se pré­pa­raient des bois­sons calo­ri­gènes, j’observais un bal­let régulier.

Vogesia

décembre 27th, 2011

Elzevier

décembre 26th, 2011

Ça fait de nom­breux mois que je suis dans les types des Didot. Je me suis laissé absor­ber dans cet uni­vers au réper­toire for­mel par­ti­cu­lier et je n’ai eu aucune rai­son d’en res­sor­tir puisque j’utilisais le carac­tère que je suis en train de des­si­ner dans une appli­ca­tion pour iPad (édi­tion numé­rique) sur laquelle j’ai tra­vaillé les neuf der­niers mois. Main­te­nant que ce cha­pitre édi­to­rial est clos, nous (Mnes­tra) tra­vaillons à la suite et à de nou­veaux sujets. Un de ces sujets va sans doute nous ame­ner dans les Pays-Bas du XVIIe siècle et si le sujet de la pre­mière appli­ca­tion, Van Gogh, me per­met­tait très légi­ti­me­ment d’utiliser un didot, il serait moins oppor­tun d’appliquer exac­te­ment ce même trai­te­ment typo­gra­phique au second sujet, même s’il est envi­sagé dans l’esprit d’une col­lec­tion. Et c’est comme ça que j’arrive à la typo­gra­phie Néer­lan­daise du XVIIe siècle, un siècle d’or. Des carac­tères ins­pi­rés de l’âge d’or de la typo­gra­phie néer­lan­daise, il en existe. Mais à mon goût, ils sont soit plu­tôt beaux et hors de prix (comp­tez trois zéros pour une famille), soit des réin­ter­pré­ta­tions qui n’ont pas les qua­li­tés que je recherche. Assez sou­vent, et on revient à la ques­tion qui m’a fait com­men­cer le Bré­viaire, ces inter­pré­ta­tions sont faites à par­tir des poin­çons, ce qui ne res­ti­tue pas l’image du carac­tère qui m’intéresse. Ce qui m’intéresse dans le cas d’une édi­tion qui évoque une période, c’est l’image impri­mée de la lettre. Alors j’ai jeté un œil au tra­vail d’imprimeur des asso­ciés Bona­ven­ture et Abra­ham Elz­vier, oncle et neveu, ins­tal­lés à Lei­den. Leurs livres sont parmi ceux qui ont une cer­taine répu­ta­tion chez les biblio­philes, notam­ment pour la qua­lité des com­po­si­tions en petits corps qui res­tent néan­moins agréables à lire. Les carac­tères n’y sont pas pour rien (étroits & robustes). Sans aller dans l’imitation pré­cise, ni ten­ter le moindre effet qui néces­si­te­rait un tra­vail colos­sal pour échap­per à la médio­crité, j’ai tenté d’aboutir à une res­ti­tu­tion de cette typo­gra­phie néer­lan­daise qui me convienne. C’est un tra­vail de petite ampleur qui n’a pour objec­tif immé­diat que de ser­vir à des com­po­si­tions que je suis sus­cep­tible de faire dans les pro­chains mois. À ce titre, la base est déjà prête et exploi­table. Mais au-delà de mes besoins immi­nents, j’ai ouvert une nou­velle boîte qui amène son lot de décou­vertes et de déve­lop­pe­ments, autant vous dire que cette affaire n’est pas clas­sée. Néan­moins, je vais me dis­ci­pli­ner et reve­nir à mon didot, qui avance et devrait se ter­mi­ner, je l’espère, vers la fin du pre­mier tri­mestre de 2012 (?).

Didot S, M & L

décembre 17th, 2011

 

 

 

 

Unpleasant Miami Downtown

décembre 4th, 2011

In Little Havana

décembre 3rd, 2011